• Le pays de l'Amour levant

     

    J’y ai passé trop de temps, au pays de l’Amour levant. Il y fait trop bon vivre, et le cœur, doucement, s’habitue à sa douce chaleur. Il y rêve alors, insouciant, à toutes les délices auxquelles il a droit, auxquelles il peut prétendre. Il en profite, il en jouit : l’Amour levant est généreux. Ses premières lueurs, prémices du bonheur, caressent délicatement ma peau meurtrie. La solitude était mon mal, sa lumière mon remède. C’était un Soleil nouveau qui se levait sur ma vie. Sur mon cœur, aussi.

    Mais j’y ai passé trop de temps, au pays de l’Amour levant. Si bien que j’ai voulu m’y installer. Il y faisait toujours beau. Le ciel y était bleu, d’un bleu aussi pur que ses yeux. Sa douceur était celle d’une étreinte tendre, le soir auprès du feu. L’air y était frais comme son rire. L’hiver ne s’y arrêtait pas : il avait beau lutter, vouloir s’installer, Printemps et Été lui tenaient tête. De guerre lasse, l’hiver, sans même faire escale, détournait la tête et passait son chemin. Ah, il était beau, il était grand, le pays de l’Amour levant.

    Mais comme le Soleil, l’Amour levé doit se coucher. Toutes ses délices ont fané. L’hiver s’y est installé. Et ce coin de paradis est devenu terre en friche. Solitaire et triste, j’ai regardé le Soleil délaisser ce doux pays. Le pays de l’Amour couchant.

     

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