• Textes courts

  • Quand ton cœur sera devenu plus sombre que la plus noire des nuits, quand ton sourire se sera fané comme la rose ingénue, quand tes yeux fatigués ne verront plus que les lambeaux d’enfances s'agrippant à tes années, quand ton rire de cristal ne résonnera plus que dans les mémoires, quand des nuages d’encre de Chine noieront tes songes, quand ta flamme n’embrassera plus qu’une vie délavée…

    Alors je reviendrai. Alors, je te prendrai la main, j’ouvrirai la porte sous la nuée. Tu verras, par-dessus toi, du coton assombri plaqué contre la voute, tu sentiras la morsure d’Éole. Tu marcheras dans un lacis de ténèbres cousu du fil de tes rêves. Mais tu souriras pour la première fois. Tu naîtras sous l’averse, et nous danserons sous nos soucis. L’orage passera. La rage fanera. Mais nous danserons, dégoulinant d’idées noires.

    Nous danserons, et nous sourirons.  


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  • Échange, silence.

    Présence, souffrance.

    Engeance, malchance.

    Amour, toujours.

    Jamais, regrets.

    Ta tête, mon cœur.

    Méchant, tu mens.

    Mes sentiments.

    Douleur, quatre heures.

    Sommeil de plomb

    Attrape-couillon.

    Un temps, amant

    Deux temps, distant

    Trois temps, comment ?

     

    Puis-je comprendre ?

    Puis-je apprendre ?

    Aimer, c’est bien.

    Aimer, c’est mieux.

     

    Un temps, amant

    Deux temps, distant

    Trois temps, comment ?

     

    Demain, chagrin

    Demain, entrain

    Demain, tu verras bien.


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  • Un corps, c’est peu de choses. Une tête, c’est plus de choses.

    Dans la tête fourmillent dragons, Anges et démons. Anthropophages et gargouilles grimaçantes. Combats épiques et grandes chevauchées. Princesse en danger, princesse en osier. Il y avait des magiciens, des tours et des gobelins. Il y a des cartes, des mondes et des planètes. Des singes, des monstres et des ocarinas.

    Dans la tête, mon petit, il y a des chevaux ailés, des grimaces emprisonnées. Il y a des fées et des gosiers. Il y a des géants et des iguanodons. Des macarons et des sourires. Des clowns et des idées. On peut y voir des bruits, y boire des sourires. Y manger les nuages, y souffler les ravages. Crier le silence, enfermer son écho dans un cendrier. On peut visiter la mer, on peut cultiver le ciel. Secouer les étoiles, et en faire du pudding. Il y a toi, et rien que toi.

    Dans la tête, ma belle, je passe à ton doigt des anneaux de Saturne. Je t’offre des perles de Lune, des émeraudes de pluie. Il y a des jours moribonds, agonie agréable de la grâce d’un baiser. Il y a des papillons de tonnerre, des présents au goût de futur. Des robes de rires, des étoffes de soleil. Il y a des feux de vieux, des linceuls de ré. Il y a toi, et il y a moi.

    Dans la tête, ma mère, il y a des châteaux et des murailles. Des murmures pour la marmaille. Il y a des boucliers d’été, des peignes de beauté. Il y  a des étreintes de pas, des pas de vie. On y joue à la marelle en chérissant tes délices.  Des ailes protectrices, des ailes génitrices. Il y a toi, et ton amour.

    Dans la tête, vous autres, il y a rien. Et il y a tout. Un big bang de sel, une escadrille de sucre. Il y a des consoles de pneu, des machines à roux. Il y a des béquilles qui courent, des jambons pressés. Des orgueils blessés, des oies consolées. Des colliers de joies, des perles de peine. Mais dans la tête, il y a tout. Et il n’y a rien.

    Un corps, c’est peu de choses. Une tête, c’est plus de choses.


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  • "Il existe des liens familiaux qui sont plus forts que ceux du sang : ce sont ceux du coeur"

    "La Nature ne nous a pas fait frères. Qu'importe, nous avons réparé cette erreur."

    Citations d'un des chapitres non-publié des Chroniques d'Isselia.


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  • Il y avait, assis par terre, un tout petit garçon. Il était très jeune, et ses yeux très bleus. Aussi bleus que le ciel était gris. Et le ciel était très gris. Parce qu’il pleuvait. Mais le garçon était assis par terre, indifférent. Ses cheveux, lourds de la pluie, étaient plaqués contre son grand front qui surplombait son visage rond. D’un air triste, il regardait le sol. A la pluie du ciel se mêlait la pluie de ses yeux bleus.

    Soudain arrive un grand monsieur. Il est vraiment grand et porte un long manteau tout violet. Il a dans la main droite un parapluie. D’une foulée, il rejoint le petit garçon aux yeux bleus. Il le regarde un instant, un instant seulement.

    « Pourquoi pleures-tu ? demande le grand monsieur.

    - Je ne pleure pas, il pleut, ment le petit garçon.

    -Tes yeux sont bleus, mais tu mens, répond le grand monsieur. »

    Alors, le grand monsieur se baisse, place son parapluie au dessus du petit garçon.

    « Cette histoire n’a pas de sens, dit le petit garçon.

    - Je sais, répond le grand monsieur. Mais peu importe, tes yeux sont bleus. »

    Le petit garçon sourit. Et la pluie s’arrête. Il remercie le grand monsieur, qui s’en va chasser d’autres soucis.


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