• Je me souviens, quand j’étais petit.  Je pensais que les gens s’en allaient et partaient visiter le monde. Je pensais que, lorsqu’ils auraient vu tous les pays, ils partaient visiter l’espace. Je pensais qu’ils s’arrêtaient sur une étoile et qu’ils s’y installaient. Alors, ils allumeraient la lumière, et qu’ils l’entretetiendraient, pour toujours. Parfois, on voit les étoiles scintiller : c’est lorsque les gens qui sont partis quittent leur étoile pour aller dire bonjour à leurs voisins. Pour se raconter ce que ceux qui étaient restés sur Terre faisaient. Puis, lorsqu’ils ont épuisé leur conversation, qu’ils se sont bien amusés, ils s’en retournent sur leur étoile et recommencent à en entretenir la lumière.

    Puis j’ai grandi, et j’ai appris qu’ils mourraient. Que leur corps disparaissait, qu'on ne les voit plus, plus jamais. Il n’en reste que des portraits.

    Quand tu es mort, aucune étoile ne s’est allumée.

    Tu es allé retrouver celle que tu n’as jamais pu oublier.

    Vous partagerez son étoile pour l’éternité.


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  • Il y a des jours, comme ça, où l’envie de prendre toute notre vie et de la balancer par la fenêtre est très forte. La plupart du temps, on respire un bon coup, on prend sur soi, et on continue d’avancer. C’est ce qu’on nous répète tout le temps : bats-toi, relève-toi, passe au-dessus et continue à vivre. Le temps guérit toutes les blessures, à ce qu’on dit. Demain, ça ira mieux. Mais pour quelle raison ? Pourquoi demain irait-il mieux ? Demain, les mêmes problèmes se poseront. Pourquoi aurions-nous la force de les surpasser plus qu’aujourd’hui ?

    L’Homme ne vit que dans le passé. Et dans le futur. L’Homme ne vit pas dans le présent. Car le présent est fade, morne et sans intérêt. Le présent ne nous offre qu’un instant furtif et rapide. Lorsque nous vivons le présent, nous ne pouvons savoir si nous vivons un moment dont on se souviendra. Car le présent n’existe pas en lui-même : il n’est que regret du passé et espoir du futur. Le présent en lui-même n’a de valeur que comparé au passé, aux souvenirs, bons ou mauvais, et au futur, et tous les espoirs qu’il porte. C’est pourquoi, quand l’Homme est insatisfait de son présent, il pense en pleurant à son passé, et attend avec avidité son futur. Et en attendant, il tente de noyer le présent.


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  • Un coffre en bois.

    Dedans, je ne sais quoi.

    Des vieux machins,

    Souvenirs taquins.

     

    Une boîte en fer.

    Dedans, hier.

    Des souvenirs

    Qui font souffrir.

     

    Une boule de chair.

    Dedans, des personnes chères.

    Cette boîte, pleine de bonheur

    S’appelle le cœur.


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  •  

    Plic, ploc.

    Le temps, c’est du toc.

    Une seconde, deux secondes.

    Le temps qu’il faut pour tout détruire.

     

    Plic, ploc.

    Le temps, c’est du toc.

    Dix années, cent années.

    Le temps qu’il faut pour tout bâtir.

     

    Plic, ploc.

    Le présent, c’est du toc.

    Un futur pas mûr,

    Un passé fané.

     

    Plic, ploc.

    Le temps, c’est du toc.

    Va vers l’avenir

    Sans rien regretter.


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  • Serein, l’enfant dort.

    D’or et de lumière.

    Ignorant des troubles qui l’entourent, il rêve.

    Il rêve à un univers vert et bleu.

    Il rêve à un ciel nuageux.

    Il rêve à une nuée d’hirondelles.


    Serein, l’enfant meurt.

    Ignorant des pleurs de ses parents, il meurt.

    Voilà une nouvelle victime silencieuse.

    Voilà un autre bambin droit au paradis.

    Au paradis vert et bleu.


    De la faim.

    Fin de l’histoire, fin d’une vie.

    A jamais inachevée.


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