• Une journée sans voiture

    Aujourd’hui, Bruxelles se tait. Ce matin, quand je me suis levé (bon, c’était il n’y a que quelques minutes, mais peu importe), j’ai ouvert grand ma fenêtre : silence. Pas un « vroum vroum », pas un « pouêt pouêt ». Aujourd’hui, Bruxelles se tait : c’est la journée sans voiture. Et, bon Dieu, ça fait du bien ! On se croirait en pleine campagne : l’habituel crissement des pneus sur le macadam est remplacé par le frivole gazouillement d’un oiseau. Au loin, on entend le rire d’un enfant qui court sur la rue. Les gens sortent de chez eux, sourient aux passants. Le Soleil n’est pas tout à fait de la partie, mais qu’importe, ce ne sont pas quelques nuages qui vont nous empêcher de sortir profiter d’une ville désertée par les véhicules à moteur.

    Parce que, dès ce soir, l’automobile reprendra ses droits. Et, d’un coup d’accélérateur, réduira à néant ce silence si apaisant. Dès demain, on retrouvera les embouteillages qui aigrissent les conducteurs, on devra à nouveau regarder à droite et à gauche avant de traverser… L’armée de cyclistes qui a pris possession de la ville se sera retirée. Et on replongera dans le quotidien. Et on y replongera vite.

    Vitesse. Rapidité. Ce sont deux mots qui sont devenus les crédos de notre société. Maintenant, on veut tout, tout de suite. On s’est habitués à parcourir le monde en quelques heures. On tient à notre internet ultra-rapide, à notre confort dans lequel l’attente est sans cesse réduite. On prend la voiture pour aller chercher du pain, car cela va bien plus vite. On achète un nouvel ordinateur : l’autre était trop lent. Lorsqu’on achète quelque chose, on voudrait pouvoir en profiter immédiatement, lorsqu’on demande quelque chose, ce doit être fait dans la minute. La rapidité doit être omniprésente dans notre société qui ne souffre et ne veut souffrir d’aucun temps mort.

    Alors, de temps en temps, une journée comme celle-ci, c’est rafraîchissant. Ce que j’aime particulièrement avec le dimanche sans voiture, c’est la lenteur de la journée. On donne le temps, pour une fois, aux minutes de s’écouler à leur rythme. Certes, elles sont toujours constituées de 60 secondes, mais j’ai l’impression que les secondes sont plus longues. On ne voit personne courir dans les rues : tout le monde s’arrête, prend la peine de respirer lentement. Aujourd’hui, pour une fois, à Bruxelles, on n’est pas pressés. Et, bon Dieu, ça fait du bien.

    « Un bout de chocolatJe te l'avais dit... »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :