• Je te l'avais dit...

    Aujourd’hui, c’était la rentrée. Pas question de cartables rouge vif ou d’innocentes têtes blondes dans ce billet : c’était la rentrée à la grande école, à l’Université, oui madame ! Avec une majuscule à Université, parce que ça donne le style. Je dois admettre que j’étais stressé, avant cette journée. Je n’étais pas sûr de mes choix. Et puis j’ai arrêté de réfléchir, j’ai décidé de voir comment les choses se dérouleraient. De me laisser glisser dans le courant des évènements, attendre et voir, en somme. Et, par la dérouillée que j’ai collé à Bahamut Obscur hier soir (avis aux fans de Final Fantasy…), j’ai bien fait !

    Je n’avais pas vraiment de raison de m’angoisser, d’ailleurs : ce n’est pas ma première année à l’université. J’ai déjà réussi une année de sciences politiques, en première session. Je sais comment l’unif fonctionne, j’ai su, au cours de l’année passée, m’adapter. Alors, certes, j’ai décidé de jumeler avec le droit. Certes, je suis deux cursus en même temps. Mais je ne suis pas le premier à le faire, et j’espère sincèrement n’être pas le dernier. D’autres l’ont fait et n’en sont pas morts. Alors, pourquoi pas moi ?

    Mais ce n’était pas vraiment ma seule cause d’inquiétude : le droit occupait mon esprit. J’avais choisi de commencer ce deuxième cursus sur base des cours que j’avais eu l’année passée. Mais est-ce que cela allait vraiment me plaire ? Est-ce que j’allais y prendre plaisir ? Est-ce que toutes les matières proposées en droit me sembleraient passionnantes ? Le pari était risqué.

    Mais, pour cette première journée, il est réussi : j’ai adoré. Bien sûr, ce n’est que la première journée, mais on dit qu’en général, la première journée présage de la suite. Je serais aux anges si tout pouvait se passer comme cette journée. Et j’arrêterais alors définitivement de douter.

    Mais laissons là le côté autobiographique pompeux et pompant. Si j’ai commencé à écrire ce billet, ce n’est pas pour parler de moi, mais plutôt d’un ressenti, d’une réflexion. J’ai découvert, aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour, à quel point on peut se méconnaître. A quel point on peut se tromper sur les gens, mais plus encore sur nous-mêmes. Une amie me l’a récemment rappelé : peu importe la situation, le principal intéressé est toujours bien aveugle. Que ce soit dans les relations avec les autres, dans des histoires financières, ou plein d’autres choses, celui qui se trouve au centre de l’action n’a pas l’occasion, ou l’envie, parfois, de prendre du recul. Il ne voit les choses que de son œil, et cela lui suffit parfois largement. Mais cela n’amène qu’une vision tronquée de la réalité. Et c’est comme cela qu’on fait erreur.

    Mon propos ne se targue ici d’aucune originalité. Ce n’est pas mon but, ce soir, de révolutionner le monde avec des idées novatrices. J’avais juste besoin de mettre sur papier la phrase suivante : Bordel de merde, pendant toutes ces années, je me suis planté. Je me revois encore, il y a quelques temps, jurer mordicus que jamais je ne ferai de droit. Et, aujourd’hui, je reviens d’une journée passée à suivre des cours, en partie des cours de droit, et à avoir adoré ça. Pendant des années, alors que tout le monde autour de moi me conseillait le droit, j’ai nié une évidence. Parce que j’étais persuadé.

    Dingue à quel point nous sommes de bien piètres psychologues, quand c’est à nous de nous coucher sur le canapé. Enfin, je dis « nous », mais, dans ce cas-ci, c’est moi qui me suis planté sur toute la ligne. Et vous savez quoi ? J’en suis très content.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Septembre 2011 à 21:34

    Je comprends entièrement tes propos, ayant moi-même failli "gacher" une année de ma vie... Heureusement, comme tu le dis, que, parfois, un seul instinct, un seul sentiment, une seule appréhension, peut nous montrer de quoi sera fait l'avenir. Je te souhaite bonne chance dans tes études de droit !

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